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mardi 21 juin 2016

Luarca - Navia

  

    Lundi 30 mai 2016 : Luarca  -  Navia : 19 km

Un horréo galicien
   Bien évidemment, dans un site comme celui-ci, tout encerclé de falaises,  s’en extraire implique  forcément de  monter, de beaucoup monter. Petit détour par l’Ermitage de  San Martin avant de poursuivre vers Navia distant de 19 kilomètres. Je ne quitterai les Asturies que demain soir, mais déjà le paysage a revêtu un air de Galice : les tuiles ont laissé la place aux ardoises et aux lauzes et les larges horréos faits de vieilles planches de bois sont progressivement remplacés par les modèles typiquement galiciens plus étriqués et construit de briques rouges.
    Vers midi, j'atteins Pinéra, un petit village qui s’étale entre l’autoroute et la voie de chemin de fer. L’église est un peu à l’écart des maisons, en pleine campagne, et lorsque je passe à proximité, je constate que le parking a fait le plein et que beaucoup de voitures sont garées dans les champs alentours. Ce n’est pas l’office dominicale puisque nous sommes lundi, mais certainement une cérémonie d’obsèques ; à voir le nombre de véhicules et la cylindrée de la plupart de ceux-ci, je devine que le défunt était certainement un notable de la région. Que Dieu bénisse son âme !
    Sur le chemin il arrive que l’on rencontre des passages un peu délicats : ici une large flaque d’eau dont il faut trouver le moyen de la contourner, là de la boue sur plusieurs mètres ne laissant d’autre solution que d’y plonger les godillots, mais là je me trouve soudain face à  une situation que je n’avais jamais connue auparavant : devant moi un ruisseau de deux mètres de largeur, certainement un demi mètre de profondeur   sans aucune  pierre émergeant de son lit pour me permettre de le traverser à pied sec ;  un morceau de branche a dû être jetée en travers par d’autres pèlerins, mais sa stabilité apparente ne donne pas trop envie de s’y risquer. Tant pis, j’y vais et ça passe : ouf ! De l’autre rive, je donne la main à un pèlerin qui vient de me rattraper et l’aide à franchir l’obstacle. Nous terminons l’étape ensemble, et comme d’habitude, c'est l’occasion de faire davantage connaissance : il se prénomme Juan et habite Barcelone ; il a vécu plusieurs années de sa jeunesse en France ce qui fait qu’il a encore quelques souvenirs de notre langue. Nous nous quittons à l’entrée de Navia mais nous nous rencontrerons plusieurs fois jusqu’à Santiago.
Centre-ville de Navia
    La ville, comme beaucoup d’autres sur cette côte océanique, a été construite sur les rives d’un estuaire, un peu en amont de l’océan, probablement pour protéger le port de l’assaut des vagues. J’emprunte le sentier qui relie le centre-ville à la côte pour aller découvrir l’embouchure du rio Navia et la plage de sable qui borde l’océan : pas de baigneurs, car l’air est frais, seulement quelques pêcheurs bien emmitouflés dans leur anorak et qui attendent que leurs bouchons s’affolent.
    Dîner le soir avec Cyrille et Maria dans un petit restaurant du centre. J’ai opté pour une soupe aux fèves, une spécialité des Asturies. Je l’avais déjà essayée à El Pito mais trop épaisse, elle ne m’avait pas emballé ; effectivement ce soir, elle a une bien meilleure saveur. Serge, un pèlerin parisien se joint à nous ; très loquace, il n’est pas nécessaire de beaucoup le questionner pour savoir tout de lui : ami d’enfance d’Alain Delon, nous dit avoir travaillé chez Jean d’Ormesson, puis comme je lui parle de Dijon, nous raconte que sa mère était propriétaire de l’hôtel de la Cloche, ce 5 étoiles du centre de la ville, que son meilleur copain avait acheté l’hôtel du Jura situé devant la gare ; que le monde est petit !













Plage de Navia






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