Mercredi 16 septembre :
Santillana del Mar - Comillas
22.4 km
Lorsque je rejoins la salle à manger pour
y prendre mon petit déjeuner, elle est envahie par un groupe d’Allemands. Ils
sont une cinquantaine, un bus très certainement, et à leur tenue je comprends
vite que ceux-là, je ne les verrai pas sur le chemin. À ce que je peux décoder
de leur conversation avec la serveuse, je comprends qu’ils sont en circuit, ont
visité Santillana hier et s’apprêtent à rejoindre Santiago en faisant étape à Aviedo puis Lugo. Ils ont
certainement suivi la côte depuis San Sébastien et peut-être se sont-ils
arrêtés à Gernica.
Quittant l’hôtel, je traverse la ville pour
retrouver le balisage. À cette heure, les rues sont encore désertes, les
premiers touristes n’envahiront la cité que dans quelques heures. C’est le
moment de faire des photos sans avoir à guetter l’instant où le champ est
libre. Santillana porte le suffixe « del
mar », un suffixe que l’on retrouve dans le nom de beaucoup de villes
espagnoles de bord de mer. Par contre ici pas la moindre plage et pas davantage
de ports de pêche : l’océan est à une dizaine de kilomètres. Je le
retrouverai un plus loin, mais dans l’immédiat je marche à travers des prés et des pâturages, un paysage
totalement champêtre, traversant plusieurs petits villages dans lesquels les
habitants vivent de cette petite agriculture de montagne basée essentiellement
sur l’élevage. À proximité des maisons ou parfois en pleine nature on remarque
de drôles de constructions cylindriques d’une dizaine de mètres de haut.
|
Silos |
À
observer de plus près, je constate qu’il s’agit
de silos pour stocker le maïs qui sert à l’alimentation du bétail. En
terminant le Camino Frances l’année dernière, j’avais été surpris par le nombre
de greniers à maïs rencontrés en Galice ; ils étaient totalement
différents et esthétiquement beaucoup plus jolis, au point que certains
particuliers décoraient leur propriété avec ce genre de construction.
Après Oreña et son église dédiée à San Pedro Caborredondo, je poursuis
vers Cigüenza puis Cobreces où je retrouve l’océan. Devant moi, une de ces
belles petites plages qui bordent ce littoral.
Je ne peux résister à m’installer à une terrasse de bar pour contempler
l’endroit : des gens se baignent, d’autres pratiquent le surf, à
l’extrémité un tracteur extrait les algues de la mer. Je passe ainsi un long
moment, assis au soleil, à profiter de l’instant en dégustant une bière.
Lorsque je repars il n’est pas encore midi et il me reste moins de 10
kilomètres à parcourir pour boucler l’étape, alors je ralentis le pas, je
flâne, prenant le temps d’admirer le paysage. À droite j’ai retrouvé le bleu de
la mer et à ma gauche les collines Cantabriques ne me quittent pas. Ici ce ne
sont plus ces monts aux formes arrondies par l’érosion que je suivais depuis
plusieurs étapes, mais une véritable
chaîne de montagne avec des pics qui se détachent sur l’horizon. On les nomme
« pics de l’Europe » car pour les navigateurs qui arrivaient de
l’ouest, après des semaines de mer, ces montagnes représentaient la première
image qu’ils avaient de notre continent.
Parvenu au petit village de La
Iglesia, je m’installe à la terrasse d’un bar pour déguster un « bocadillo ». J’y retrouve James
l’Américain de Seattle avec lequel j’ai dîné hier soir. Il me dit que Jeannine
et la Canadienne ont pris le bus ce matin pour Comillas : de ses
explications, j'ai compris qu’il avait dû y avoir un problème d’ampoules aux
pieds. Pour ma part, ce ne sont pas les ampoules qui me font soucis, mais mon
dos. Tout à l’heure, reprenant mon sac et le replaçant sur mes épaules d’un
mouvement de hanche, j’ai dû irriter un nerf et depuis quelques kilomètres la
douleur ne me quitte plus et devient même à la limite du supportable. Lorsque j’atteins
Comillas mon premier souci n’est pas pour une fois de chercher l’hébergement, mais de trouver une pharmacie. La pharmacienne me donne un anti-inflammatoire
et arrivé au gîte, je m’empresse de prendre ma première dose.
Comillas est connu pour posséder un palais imaginé par l’architecte catalan Antoni Gaudi. Nommé
« Caprico de Gaudi »
(caprice de Gaudi), l’édifice a été déclaré monument historique en 1969.
|
Le Caprico de Gaudi |
Après
la douche et un petit repos, le temps d’atténuer les douleurs, je me lance à la
découverte de la ville et entreprends la visite du palais. C’est une magnifique
construction sur 3 niveaux où l’on
retrouve tout ce qui caractérise le maître, sa manière de mettre en harmonie, vitraux, faïences, bois, fer forgé, et de jouer avec la lumière.
|
Cochon noir |
|
Une Cerveza en bord de mer ; le bonheur! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Faites moi part de vos impressions
Je vous répondrai