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samedi 19 mars 2016

Santillana del Mar - Comillas



         Mercredi 16 septembre : Santillana del Mar  -  Comillas   22.4 km

   Lorsque je rejoins la salle à manger pour y prendre mon petit déjeuner, elle est envahie par un groupe d’Allemands. Ils sont une cinquantaine, un bus très certainement, et à leur tenue je comprends vite que ceux-là, je ne les verrai pas sur le chemin. À ce que je peux décoder de leur conversation avec la serveuse, je comprends qu’ils sont en circuit, ont visité Santillana hier et s’apprêtent à rejoindre Santiago  en faisant étape à Aviedo puis Lugo. Ils ont certainement suivi la côte depuis San Sébastien et peut-être se sont-ils arrêtés à Gernica.
   Quittant l’hôtel, je traverse la ville pour retrouver le balisage. À cette heure, les rues sont encore désertes, les premiers touristes n’envahiront la cité que dans quelques heures. C’est le moment de faire des photos sans avoir à guetter l’instant où le champ est libre. Santillana porte le suffixe « del mar », un suffixe que l’on retrouve dans le nom de beaucoup de villes espagnoles de bord de mer. Par contre ici pas la moindre plage et pas davantage de ports de pêche : l’océan est à une dizaine de kilomètres. Je le retrouverai un plus loin, mais dans l’immédiat je marche à  travers des prés et des pâturages, un paysage totalement champêtre, traversant plusieurs petits villages dans lesquels les habitants vivent de cette petite agriculture de montagne basée essentiellement sur l’élevage. À proximité des maisons ou parfois en pleine nature on remarque de drôles de constructions cylindriques d’une dizaine de mètres de haut.
Silos
À observer de plus près, je constate qu’il s’agit  de silos pour stocker le maïs qui sert à l’alimentation du bétail. En terminant le Camino Frances l’année dernière, j’avais été surpris par le nombre de greniers à maïs rencontrés en Galice ; ils étaient totalement différents et esthétiquement beaucoup plus jolis, au point que certains particuliers décoraient leur propriété avec ce genre de construction.
   Après Oreña et son église dédiée à San Pedro Caborredondo, je poursuis vers Cigüenza puis Cobreces où je retrouve l’océan. Devant moi, une de ces belles petites plages qui bordent ce littoral.  Je ne peux résister à m’installer à une terrasse de bar pour contempler l’endroit : des gens se baignent, d’autres pratiquent le surf, à l’extrémité un tracteur extrait les algues de la mer. Je passe ainsi un long moment, assis au soleil, à profiter de l’instant en dégustant une bière.  
   Lorsque je repars il n’est pas encore midi et il me reste moins de 10 kilomètres à parcourir pour boucler l’étape, alors je ralentis le pas, je flâne, prenant le temps d’admirer le paysage. À droite j’ai retrouvé le bleu de la mer et à ma gauche les collines Cantabriques ne me quittent pas. Ici ce ne sont plus ces monts aux formes arrondies par l’érosion que je suivais depuis plusieurs étapes, mais une véritable chaîne de montagne avec des pics qui se détachent sur l’horizon. On les nomme « pics de l’Europe » car pour les navigateurs qui arrivaient de l’ouest, après des semaines de mer, ces montagnes représentaient la première image qu’ils avaient de notre continent.
    Parvenu au petit village de La Iglesia, je m’installe à la terrasse d’un bar pour déguster un « bocadillo ». J’y retrouve James l’Américain de Seattle avec lequel j’ai dîné hier soir. Il me dit que Jeannine et la Canadienne ont pris le bus ce matin pour Comillas : de ses explications, j'ai compris qu’il avait dû y avoir un problème d’ampoules aux pieds. Pour ma part, ce ne sont pas les ampoules qui me font soucis, mais mon dos. Tout à l’heure, reprenant mon sac et le replaçant sur mes épaules d’un mouvement de hanche, j’ai dû irriter un nerf et depuis quelques kilomètres la douleur ne me quitte plus et devient même à la limite du supportable. Lorsque j’atteins Comillas mon premier souci n’est pas pour une fois de chercher l’hébergement, mais de trouver une pharmacie. La pharmacienne me donne un anti-inflammatoire et arrivé au gîte, je m’empresse de prendre ma première dose.
   Comillas est connu pour posséder un palais imaginé par  l’architecte catalan Antoni Gaudi. Nommé « Caprico de Gaudi » (caprice de Gaudi), l’édifice a été déclaré monument historique en 1969.
Le Caprico de Gaudi
Après la douche et un petit repos, le temps d’atténuer les douleurs, je me lance à la découverte de la ville et entreprends la visite du palais. C’est une magnifique construction sur 3 niveaux où l’on  retrouve tout ce qui caractérise le maître,  sa manière de mettre en harmonie, vitraux,  faïences, bois,  fer forgé,  et de jouer avec la lumière.


                                      

Cochon noir



Une Cerveza en bord de mer ; le bonheur!


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