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samedi 19 mars 2016

Santander - Santillana del Mar



         Mardi 15 septembre :  Santander -  Santillana del Mar  37 km

   L’étape du jour est effectivement bien au-dessus de la moyenne : 37 kilomètres. Presque un marathon ! Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais marché sur une telle distance. Si je ne l’ai pas coupée, c’est pour me donner un défi, pour mieux connaître mes limites, savoir où se situe le point de rupture. Ce matin, je pars donc un peu plus tôt que d’habitude. Contrairement aux autres jours, le soleil n’est pas encore levé et c’est à la lumière des lampadaires que je me dirige pour sortir de Santander. Il faut arpenter plusieurs kilomètres de trottoirs avant de retrouver la verdure et les petits sentiers champêtres. Il n’y en aura d’ailleurs pas beaucoup sur cette étape, dont le tracé s’appuie davantage sur les routes que les chemins creux : ce qui rajoute une petite difficulté à la difficulté.
   Vers 10 heures, j’atteins  Bóo de Píelagos ; je suis parfaitement dans mon timing ! Bóo de Píelagos est une petite ville en bordure de l’océan, à l’embouchure du rio de Mogro. Ici il n’y a pas de pont pour franchir l’estuaire et pas davantage de bateau : c’est le train qui permet de rejoindre l’autre rive. On le prend à Bóo et on descend à Mogro, 2 kilomètres plus loin. Quelques pèlerins, pour économiser les 2 euros que coûte le voyage, poursuivent à pied en bordure des rails. C’est beaucoup de danger pour un faible gain ! Je ne prends pas ce risque même si une fois de plus j’ai le sentiment de tricher avec les règles déontologiques du pèlerin qui veut qu’il se rende à pied au tombeau de l’Apôtre. Je pense qu’il me pardonnera !
   En plus d’être longue, l’étape est ennuyeuse, sans relief, mais peut être ai-je parcouru et admiré trop de beaux paysages en amont ! Sur plusieurs kilomètres, aux abords de Barcena de Cudón, le chemin longe 2 énormes canalisations qui n’embellissent en rien le décor. Mieux vaut ne pas savoir ce qui coule à l’intérieur : certainement des égouts et surement pas de l’eau claire. N’y pensons pas, leur vue est déjà un boulet en soi. Un peu plus loin je traverse Requejada, une cité industrielle  de 1000 habitants. Là aussi je suis bien loin des belles petites villes rencontrées en amont : Solvay, le groupe de chimie belge, s’est installé ici depuis plus d’un siècle et aujourd’hui, parcourant les trottoirs, on ne remarque que des constructions gigantesques, noircies par la rouille et les fumées.
   Poursuivant, je fais la connaissance d’un pèlerin, Dominique, il vient de Paimpol et compte poursuivre jusqu’à Santiago en empruntant le Primitivo. Nous bouclons les derniers kilomètres ensemble.
   Lorsque je découvre Santillana del Mar, la beauté des lieux me fait vite oublier la fatigue accumulée sur cette longue étape. Je pense un instant que tout ce que j’ai vécu aujourd’hui, tous ces kilomètres, ces tuyaux sans fin,  cette usine de Requejada, ce bitume, ces paysages ternes, n’étaient là que pour mieux mériter et mieux apprécier Santillana. C’est un gros bourg qui a gardé son aspect moyenâgeux avec ses ruelles pavées, bordées de vieilles demeures  aux façades ouvragées, décorées pour la plupart de riches armoiries. La collégiale Santa Juliana, une bâtisse du XIIe siècle, ferme la rue principale.
Santillana del Mar
   Après l’installation à la pension et la douche, je pars à la découverte de ce joyau d’architecture médiévale ; un village que Jean-Paul Sartre considérait comme le plus beau d’Espagne. Passant devant l’albergue, qui aux dires des pèlerins valait 3 étoiles, je retrouve quelques connaissances dont Jeannine de la Réunion et James l’Américain de Seattle ; il y a aussi une petite Canadienne dont j’ai oublié le prénom et qui semble pérégriner avec James. Nous dînons ensemble au restaurant de ma pension avant d’aller savourer un repos ô combien mérité.

                                                          

Le train pour passer le rio de Mogro


L'usine Solvay à Raquejada

Santillana del mar

Dîner avec Jeannine et James


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