Samedi 19 septembre : Llianes – Ribadesella 31.4 km
Une longue étape aujourd’hui qui me conduit à Ribasella , une autre
ville de la côte Atlantique qui fut autrefois un grand port de pêche. Le décor
est en tous points semblable à celui d’hier avec toujours ce ciel sans le
moindre nuage. Peut-on rêver mieux pour pérégriner ici ? Pas un kilomètre
sans découvrir une nouvelle crique ou une nouvelle petite plage. Certaines sont
minuscules, d’autres plus larges et toutes donnent envie d’aller y « piquer »
une tête. Je résiste à la tentation, j’ai conscience que ma route est encore
longue.
Une dizaine de petits villages jalonnent le parcours : Poo,
Celorio, Naves, Nueva… Certains ne comportent que quelques maisons et la
plupart n’offrent aucune commodité aux pèlerins : ni bar, ni restaurant.
On les traverse sans même en connaître le nom, car aucun panneau ne les signale.
Seuls les villages situés sur la route nationale sont équipés de pancartes de
début et de fin d’agglomération, mais ici, loin de la grand-route il n’y a que
le guide ou le GPS pour nous indiquer où l’on est.
Tout ici mérite admiration, tel ce petit bourg de Barru avec son église
dédiée à nuestra señora de los dolores, (notre dame des douleurs), dressée à
l’extrémité d’une péninsule et se reflétant dans le lac, un peu plus loin le
monastère San Antolin de Bedon, une construction de style roman du XIII
siècle. A Güergu, je rencontre les
premiers « horréos », ces
greniers à grains construits à la manière galicienne, sur de hauts pilotis de
bois, surmontés de larges pierres plates
pour empêcher les rongeurs de festoyer dans la récolte de maïs.
Il est 17 heures lorsque j’atteins Ribadesella. C’est aujourd’hui samedi
et la ville est en fête. À voir les
banderoles et oriflammes qui décorent chaque rue, je remarque vite qu’ici ce
n’est pas Mahou qui a emporté le marché, mais la célèbre marque de soda
d’outre-Atlantique. Des distractions ont eu lieu toute la journée et maintenant,
pour clôturer la « fiesta »,
c’est une course à pied qui se prépare ; pas une compétition réservée aux
athlètes, mais une course ouverte à toute la population : les grands, les
petits, les hommes, les femmes, les vieux, les jeunes. À la décontraction qui règne,
on voit bien que tous sont venus pour leur seul plaisir et pas pour battre un quelconque
record.
Un horréo |
La fiesta |
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