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lundi 21 mars 2016

Guemes - Santander



           Lundi 14 septembre   :  Guemes  -  Santander    15.4 km

    Au petit déjeuner, je ne vois pas les Irlandaises, mais je n’en suis pas trop étonné. Elles ont dû se rendre compte qu’aujourd’hui l’étape était courte et elles seront restées au lit un peu plus longtemps ce qui finalement, vu leur état d’hier soir, était une sage décision. Je ne les reverrai certainement pas, car leur périple prend fin à Santander et de là elles regagnent leur pays. Je garderai un agréable souvenir de cette rencontre. Ce sont des soirées comme celles-là qui font le Chemin, des soirées que l’on n’oublie pas.
   Peu après avoir quitté Guemes, je retrouve Jeannine de La Réunion. Comme Gérard elle a passé la nuit chez le père Ernesto. Elle a été séduite par la gentillesse de cet homme et la manière avec laquelle il les a accueillis, leur consacrant une heure de son temps pour communiquer quelques messages sur sa région, mais plus philosophiquement sur sa manière de voir le monde. Il leur a parlé également de l’étape du lendemain, leur expliquant qu’il existe un raccourci qui fait gagner plusieurs kilomètres, mais qu’il vaut mieux prendre le sentier côtier, beaucoup plus agréable. Jeannine ne souhaite pas suivre ce conseil et choisit la voie en bordure de la route nationale. 
   Le ciel est un peu chargé ce matin, mais le soleil perce déjà par endroits, laissant augurer d’une journée aussi agréable que les précédentes. Je pars donc seul à la découverte de ce chemin qui serpente dans les pâturages au-dessus de l’océan.
La côte est déchiquetée avec des zones rocailleuses entrecoupées de criques et de plages. Au loin j’aperçois maintenant les façades toutes blanches des immeubles de Santander. La ville est implantée sur la rive opposée d’une grande baie et pour l’atteindre il n’y a pas d’autre solution que le bateau. Il faut le prendre  à Somo ; il y a une navette toutes les demi-heures, je ne devrais donc pas patienter trop longtemps. Je traverse une longue plage qui conduit à l’embarcadère ; c’est un peu galère, car sur le sable il n’y a pas les flèches jaunes ce qui fait que je ne sais pas où je dois quitter la plage. Finalement en me faisant aider d’un autochtone, je trouve la sortie. Plusieurs pèlerins  attendent la navette ; c’est là que je fais connaissance de James, un Américain d’un certain âge, originaire de Seattle ; je le retrouverai plusieurs fois les jours suivants.
   Après une traversée d’une trentaine de minutes, le bateau accoste à un quai face aux quartiers chics de la ville. Santander fut détruit par un incendie en 1941 et de beaux immeubles d’après-guerre ont remplacé les  demeures bâties aux siècles précédents. Une sculpture moderne en bronze nous accueille : elle représente de jeunes garçons, les uns assis, les autres mimant un plongeon dans l’océan.
Elle immortalise une scène du siècle dernier où des enfants « los raqueros » rôdaient sur les docks et plongeait pour chercher les pièces que jetaient les passants. Je peux admirer les bâtiments emblématiques de la ville : devant moi, à côté de l’hôtel de ville, le siège social de la Banco de Santander, une institution financière de dimension internationale, sur la droite le palais royal de la Magdalena qui domine la baie, sur la gauche, la cathédrale Santa Maria de la Asuncion.
   Je consacre l’après-midi à découvrir la ville ; j’y rencontre très peu de pèlerins, car beaucoup ont préféré poursuivre jusqu’à Bóo de Píelagos pour raccourcir d’autant l’étape de demain.

                                                
En quittant Guemes



Santander en vue




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