Samedi
12 septembre : Castro
Urdiales - Laredo
25 km
Hier au soir, après la douche, je suis redescendu en ville pour
approfondir la visite et profiter des derniers rayons du soleil sur la mer,
devant un verre. C’est un moment que j’apprécie particulièrement, c’est là que je me repasse le film de la journée et que je rédige le journal qui me permettra au retour d’écrire ces lignes. Je choisis en général un bar où je peux bénéficier gratuitement de la Wifi et j’en profite alors pour envoyer messages et photos à la famille et aux amis qui me suivent sur mon périple. Vers 20 heures, je m’étais mis à la recherche d’un restaurant pour y dîner. Sur le chemin, tous ne proposent pas le menu pérégrino et ceux qui le proposent indiquent des prix situés dans une fourchette de 10 à 15 euros pour un contenu souvent semblable. Ici, dans une station balnéaire de ce niveau, le tarif est plus proche du maxi que du mini. On remarque vite que les restaurateurs, à choisir, préfèrent la clientèle des vacanciers à celle des pèlerins. D’ailleurs, lorsque je porte mon choix sur un de ces établissements, avant que j’aie commandé quoi que ce soit, la serveuse me précise que les menus pèlerins ne sont servis qu’à partir de 21 h 30. C’est un peu se moquer du monde lorsque l’on connaît la journée d’un pérégrino ! Pour bien comprendre, il faut dire qu’hier nous étions vendredi, c’est le dernier jour de la semaine et pour les bars et restaurants, un soir particulier où aux vacanciers s’ajoutent ceux qui ont réservé pour un week-end et qui viennent tout juste d’arriver et également aux locaux qui ce soir, ont achevé leur semaine de travail et qui cherchent un moment de détente seul ou en famille. Ceci explique cela ! Je trouverai néanmoins un coin de table pour y déguster une « ensalada mixta » accompagnée d’un verre de Rioja.
Lorsque le réveil sonne peu après 7 heures, j’étais en train de rêver que
je jouais au PSG ; du vraiment n’importe quoi ! C’était mon premier
match et le speaker était tout juste en
train d’annoncer la liste des joueurs, citant mon nom au milieu des Pastore, Ibrahimovic
et autre Cavani. Dommage je me suis réveillé trop tôt, j’aurais tant voulu
savoir de quoi j’étais capable sur le terrain, au milieu de ces stars. Les
rêves m’ont toujours étonné. Que j’aie rêvé au foot ce n’est peut-être pas trop
étonnant lorsque tous les soirs on prend son repas devant de grands écrans sur
lesquels, en boucle, défilent les images des meilleures actions du Barca ou du
Réal, mais pourquoi le PSG, moi qui n’éprouve vraiment aucune affection pour ce
club ? Ce n’est pas aujourd’hui que j’éluciderai le mystère des rêves.
Au départ, ce matin, le ciel est
encombré de gros nuages qui ne tarderont pas à se disperser pour laisser
apparaître le soleil. Quittant la ville, le camino emprunte la route nationale
sur quelques kilomètres avant de bifurquer en bordure de l’océan.
Je retrouve alors ce paysage que j’ai découvert hier avant Onton, avec un sentier qui serpente dans les pâturages au-dessus de falaises, surplombant l’océan. Quelle splendeur ! Quelle magnificence ! Les paysages que je traverse depuis mon départ me font souvent oublier que je suis un pèlerin, que je pérégrine vers Compostelle. Sur le Norte, je me sens plutôt l’âme d’un touriste ; tout contribue à me détourner de l’esprit du chemin : l’ambiance de vacances qui règne dans les villes étapes, la rareté des pèlerins, le décor… Sur le Camino Frances, en visitant, ici une église, là un monastère, plus loin un ermitage, on reprenait à chaque fois une bouffée de religiosité, de spiritualité qui contribuait à entretenir la ferveur. Ici rien de tout cela, peu de monuments et les quelques églises rencontrées sont toutes fermées. Étonnant pour un chemin de pèlerinage !
Je retrouve alors ce paysage que j’ai découvert hier avant Onton, avec un sentier qui serpente dans les pâturages au-dessus de falaises, surplombant l’océan. Quelle splendeur ! Quelle magnificence ! Les paysages que je traverse depuis mon départ me font souvent oublier que je suis un pèlerin, que je pérégrine vers Compostelle. Sur le Norte, je me sens plutôt l’âme d’un touriste ; tout contribue à me détourner de l’esprit du chemin : l’ambiance de vacances qui règne dans les villes étapes, la rareté des pèlerins, le décor… Sur le Camino Frances, en visitant, ici une église, là un monastère, plus loin un ermitage, on reprenait à chaque fois une bouffée de religiosité, de spiritualité qui contribuait à entretenir la ferveur. Ici rien de tout cela, peu de monuments et les quelques églises rencontrées sont toutes fermées. Étonnant pour un chemin de pèlerinage !
Il y a effectivement très peu de pèlerins sur le chemin ; pas
l’ombre d’un seul avant midi. Je dépasse le premier peu avant Islares. C’est un
Américain de l’Orégon. Nous échangeons quelques phrases simples puis
poursuivons chacun à notre rythme. Entre pèlerins, nous abordons souvent les
conversations par un « buen
camino ». C’est en quelque sorte de l’esperanto et donc la réponse
n’indique en rien la nationalité de l’interlocuteur. J’ai vu entamer des discussions
dans une langue que l’on croyait être celle de l’autre et s’apercevoir au bout
de plusieurs phrases, élaborées et prononcées avec beaucoup de difficultés, qu’il était francophone tout comme moi. Depuis
j’enchaîne tout simplement par « bonjour » et à sa réponse, à son
accent, je sais en général à qui j’ai à faire.
Sur le pont qui enjambe le rio Agüera je rattrape une dame. Je l’avais
déjà rencontrée hier, mais nous avions très peu échangé. Aujourd’hui nous allons
« papoter » sur les 10
kilomètres qui nous séparent de Laredo. Elle s’appelle Jeannine, originaire de
la région de Metz, elle s’est installée
depuis plusieurs années à la Réunion. Chaque année, elle rend visite à sa
famille restée en Lorraine et en profite pour venir faire une semaine sur le
camino. Nous nous quittons peu avant Laredo mais nous nous retrouverons à
plusieurs reprises les jours suivants.
Mon hébergement est situé légèrement à l’écart, sur une colline qui domine la ville. Laredo
est organisée à l’image de beaucoup de
stations balnéaires de la côte : un centre ancien, le « pueblo » avec son château médiéval,
son église de la même époque, son port
de pêche et en prolongement, le long d’une immense plage, des constructions
récentes sur plusieurs lignes, lieux de villégiature de propriétaires
espagnoles, mais également français.
Ce n’est bien évidemment pas la partie la
plus attrayante avec des rues tracées au cordeau et des immeubles de 4 à 5
étages tous semblables. Le vieux village
par contre a gardé toute son authenticité, avec ses ruelles étroites, ses
anciens remparts, ses multiples édifices religieux, ses petites places où se
réunissent chaque soir les personnes âgées. J’ai prévu de dîner au gîte, mais je
profite des quelques heures libres avant le repas pour aller découvrir ces
quartiers anciens et boire un verre à la terrasse d’un bar.
Laredo |
Ruelle de la vieille ville de Laredo |
Plage de Laredo |
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