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vendredi 18 mars 2016

Portugalete - Castro-Urdiales



Vendredi 11 septembre :  Portugalete  -  Castro-Urdiales   35 km

   Hier Gérard n’a pas pu réserver dans la même pension que moi et nous ne nous sommes pas retrouvés pour dîner ensemble. J’ai pris mon repas dans la vieille ville tout près du pont, dans un de ces bars à tapas très animés ; les conversations au bar tournent souvent autour du foot, le Barca, le Réal,  Messi, Ronaldo....  ça parle fort, mais toujours dans un bon climat même si les avis sont souvent divergents. Je dois avouer que j’aime assez cette ambiance, je la recherche même.
    Sur un premier tronçon d’une dizaine de kilomètres le chemin n’est pas ordinaire.  Une ancienne  route départementale  qui conduisait à La Arena a été désaffectée  et réutilisée pour construire deux voies, côte à côte : une pour les piétons, mais ici en disant cela on pense pèlerins et une pour les cyclistes.  C’est plutôt beau, agréable à l’œil, avec des couleurs de revêtements différentes pour distinguer les deux parties et un profil qui ondule pour épouser le relief. Le seul problème, c'est que, même s’il est en couleur, ça reste du bitume et ça le marcheur n’apprécie pas trop.

   Il faut rester vigilant, car beaucoup de cyclistes sont de sortie pour profiter du beau temps et ils circulent souvent en peloton, dépassant largement l’espace qui leur est réservé. En plus la piste est très roulante, ce qui fait que ça va très vite. Heureusement, ils parlent fort entre eux, ce qui permet de les entendre arriver et nous ne sommes pas trop surpris lorsqu’ils nous dépassent.
   Ce tronçon me parait interminable. Après deux heures, je découvre enfin La Arena et sa magnifique plage.  C’est marée basse et l’océan en se retirant, a découvert une large étendue de sable de plusieurs centaines de mètres. L’eau est claire, la température déjà douce, tout ça donne envie de piquer une tête, mais ne nous laissons pas distraire, car il reste encore tout près de 25 kilomètres. On quitte le bord de mer par une série d’escaliers qui conduisent au-dessus de la falaise.  D'ici, la vue sur la plage est superbe : en bas les surfeurs profitent des vagues, au loin de gros cargos attendent le pilote pour les accompagner dans le port de Portugalete.  On ne se lasserait pas de contempler. Je poursuis dans ce décor qui n’a vraiment  rien de commun avec celui que j’ai connu sur le Camino Frances dans la traversée de la Meseta. Là-bas pas de couleur, pas d’éclat, tout était terne, tandis qu’ici les couleurs sont vives, éclatantes : d’un côté le bleu de la mer de l’autre le vert des pâturages. Jusqu’à Onton, distant de 7 kilomètres,  je pérégrine sur  un étroit  sentier à la crête de la falaise  et au milieu des troupeaux de vaches.
Un parcours certainement parmi les plus beaux du Camino Norte. Par contre, passé Onton tout change, terminé le bord de mer, finis les pâturages.  À  partir d’ici, deux choix s’offrent à nous pour achever l’étape, mais aucun ne paraît  satisfaisant. Le premier est un raccourci,  il consiste à suivre la route nationale sur 9 kilomètres pour atteindre Castro Urdiales, le second repose sur le tracé historique qui part plus au sud pour contourner la colline et réapparaître 16 kilomètres plus loin au bord de l’océan. Deux variantes avec un écart de 7 kilomètres et en fin de parcours, le choix mérite réflexion. En pareil cas le meilleur est d’interroger ceux qui sont censés savoir. Je profite de mon arrêt dans un bar au moment du déjeuner pour questionner le barman sur le sujet : La rapidité avec laquelle il me répond montre qu’il n’a pas l’ombre d’une hésitation par rapport à la question, ce qui est plutôt de nature à rassurer. Il me lance : « la montaña es más hermoso », (la montagne est plus belle). Je me fie à  son avis  et m’engage donc sur ce parcours qui file effectivement droit sur la montagne, empruntant une ancienne voie romaine. Quittant Onton, je quitte le Pays Basque pour rentrer en Cantabrie.
   Cette fin d’étape est interminable ; la ville que j’aperçois depuis plusieurs kilomètres semble s’éloigner à mesure que je m’en rapproche, certainement l’effet de la fatigue. Lorsque, enfin, je pénètre dans Castro Urdiales c’est la stupéfaction : je suis « scotché » par la beauté de cette station balnéaire : sa plage, sa marina plus loin, son port de pêche ; sur un promontoire, face à l’océan, se dressent un château et une église, des constructions du XIII siècle.
Castro Urdiales
Pénétrant dans la vieille ville je retrouve ce qui fait le charme de ces anciennes cités espagnoles avec leurs ruelles étroites, les passages sous arcades et cette ambiance que l’on ne trouve que dans ces pays du sud. Une station d’une grande beauté dont je ne connaissais même pas l’existence ! 


                                       

Plage de La Arena




Castro-Urdiales

Castro-Urdiales

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