Vendredi
11 septembre : Portugalete -
Castro-Urdiales 35 km
Hier Gérard n’a pas pu réserver dans la même pension que moi et nous ne nous
sommes pas retrouvés pour dîner ensemble. J’ai pris mon repas dans la vieille
ville tout près du pont, dans un de ces bars à tapas très animés ; les
conversations au bar tournent souvent autour du foot, le Barca, le Réal, Messi, Ronaldo.... ça parle fort, mais
toujours dans un bon climat même si les avis sont souvent divergents. Je dois
avouer que j’aime assez cette ambiance, je la recherche même.
Sur un premier tronçon d’une
dizaine de kilomètres le chemin n’est pas ordinaire. Une ancienne route départementale qui conduisait à La Arena a été
désaffectée et réutilisée pour construire
deux voies, côte à côte : une pour les piétons, mais ici en disant cela on
pense pèlerins et une pour les cyclistes.
C’est plutôt beau, agréable à l’œil, avec des couleurs de revêtements
différentes pour distinguer les deux parties et un profil qui ondule pour épouser
le relief. Le seul problème, c'est que, même s’il est en couleur, ça reste du
bitume et ça le marcheur n’apprécie pas trop.
Il faut rester vigilant, car beaucoup de cyclistes sont de sortie pour
profiter du beau temps et ils circulent souvent en peloton, dépassant largement
l’espace qui leur est réservé. En plus la piste est très roulante, ce qui fait
que ça va très vite. Heureusement, ils parlent fort entre eux, ce qui permet de
les entendre arriver et nous ne sommes pas trop surpris lorsqu’ils nous dépassent.
Ce tronçon me parait interminable. Après deux heures, je découvre enfin
La Arena et sa magnifique plage. C’est
marée basse et l’océan en se retirant, a découvert une large étendue de sable de
plusieurs centaines de mètres. L’eau est claire, la température déjà douce, tout ça donne envie de piquer une tête, mais ne nous laissons pas distraire, car il
reste encore tout près de 25 kilomètres. On quitte le bord de mer par une série
d’escaliers qui conduisent au-dessus de la falaise. D'ici, la vue sur la plage est superbe :
en bas les surfeurs profitent des vagues, au loin de gros cargos attendent le
pilote pour les accompagner dans le port de Portugalete. On ne se lasserait pas de contempler. Je
poursuis dans ce décor qui n’a vraiment
rien de commun avec celui que j’ai connu sur le Camino Frances dans la
traversée de la Meseta. Là-bas pas de couleur, pas d’éclat, tout était terne,
tandis qu’ici les couleurs sont vives, éclatantes : d’un côté le bleu de
la mer de l’autre le vert des pâturages. Jusqu’à Onton, distant de 7 kilomètres,
je pérégrine sur un étroit sentier à la crête de la falaise et au milieu des troupeaux de vaches.
Un
parcours certainement parmi les plus beaux du Camino Norte. Par contre, passé
Onton tout change, terminé le bord de mer, finis les pâturages. À
partir d’ici, deux choix s’offrent à nous pour achever l’étape, mais aucun
ne paraît satisfaisant. Le premier est
un raccourci, il consiste à suivre la
route nationale sur 9 kilomètres pour atteindre Castro Urdiales, le second repose
sur le tracé historique qui part plus au sud pour contourner la colline et
réapparaître 16 kilomètres plus loin au bord de l’océan. Deux variantes avec un
écart de 7 kilomètres et en fin de parcours, le choix mérite réflexion. En
pareil cas le meilleur est d’interroger ceux qui sont censés savoir. Je profite
de mon arrêt dans un bar au moment du déjeuner pour questionner le barman sur
le sujet : La rapidité avec laquelle il me répond montre qu’il n’a pas
l’ombre d’une hésitation par rapport à la question, ce qui est plutôt de nature
à rassurer. Il me lance : « la
montaña es más hermoso », (la montagne est plus belle). Je me fie à son avis
et m’engage donc sur ce parcours qui file effectivement droit sur la montagne,
empruntant une ancienne voie romaine. Quittant Onton, je quitte le Pays Basque
pour rentrer en Cantabrie.
Cette fin d’étape est interminable ; la ville que j’aperçois depuis
plusieurs kilomètres semble s’éloigner à mesure que je m’en rapproche, certainement
l’effet de la fatigue. Lorsque, enfin, je pénètre dans Castro Urdiales c’est la
stupéfaction : je suis « scotché » par la beauté de cette
station balnéaire : sa plage, sa marina plus loin, son port de pêche ;
sur un promontoire, face à l’océan, se dressent un château et une église, des
constructions du XIII siècle.
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Castro Urdiales |
Pénétrant dans la vieille ville je retrouve ce
qui fait le charme de ces anciennes cités espagnoles avec leurs ruelles
étroites, les passages sous arcades et cette ambiance que l’on ne trouve que
dans ces pays du sud. Une station d’une grande beauté dont je ne connaissais
même pas l’existence !
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Plage de La Arena |
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Castro-Urdiales |
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Castro-Urdiales |
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