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mardi 21 juin 2016

Aviles - El Pito


         


   Jeudi 26 mai 2016 :Aviles -  El Pito  28 km

   Les draps n’étaient pas des plus blancs et ne sentaient pas l’adoucissant, mais néanmoins la nuit a été reposante. Quittant la pension je ne vois pas le propriétaire, je pose les clés sur le comptoir de la réception et emprunte son cachet pour apposer le sello sur ma crédential ; hier trop préoccupé par le paiement il a oublié cette tâche qui pour le pèlerin fait partie du rituel d’une fin d’étape : peut-être n’a-t-il pas l’habitude de recevoir beaucoup de pèlerins ! Il est vrai qu’hier j’en ai rencontrés très peu, seulement un couple d’Espagnoles qui dégustaient un bocadillo dans un bar.
   Je prends le chemin vers 8 heures, mon téléphone sonne : c’est ma fille qui se rend à son travail et qui doit faire le plein de carburant. En France il y a actuellement pour des raisons de grèves et de manifestations, un blocage des dépôts de carburant et une pénurie est en train de s’installer dans certaines stations-service. Elle m’interroge pour savoir si elle peut mettre du sans-plomb 95 à la place du sans-plomb 98. Je n’en sais fichtre rien et par prudence lui conseille de ne pas le faire, mais ce coup de fil me fait d’un coup réaliser que je suis déjà loin de tout ça, que j’ai déjà oublié tous les tracas de la vie quotidienne. Ultreïa.
   La sortie de la ville traverse les quartiers résidentiels ; au loin quelques fumées d’usines, mais rien de comparable avec Gijon. Longue étape de 28 kilomètres au relief fait de grimpettes et de descentes ; le soleil domine, mais l’orage d’hier au soir a causé de gros dégâts dans les chemins, les rendant boueux avec dans le passage de roues, de longues flaques d’eau : ce soir, c'est sûr il faudra nettoyer et sécher  les godillots.
  Peu après Soto del Barco, un pont permet d’enjamber le Rio Nalon. C’est un paysage que j’ai rencontré maintes fois depuis Irun : des torrents naissent dans la montagne et rejoignent l’océan en formant un large estuaire ; quelques fois il faut prendre un bateau pour traverser et d’autres fois un pont a été édifié. Je pense que c’est le cas ici et sans faire de recherche étymologique  je suis prêt à parier que « del Barco » vient du mot « barque »,  moyen de transport que l’on devait emprunter ici pour traverser l’estuaire avant la construction du pont.              
      En milieu d’après-midi j’atteins El Pito, terme de l’étape ; une étape de bord de mer durant laquelle je n’ai pas beaucoup vu l’Océan hormis quelques fois, où du sommet d’une colline, on le devinait à l’horizon. Le village est situé à 2 kilomètres de la plage, mais qu’importe, ce soir même après une longue étape je n’hésite pas à parcourir la distance pour aller me mettre les pieds dans l’eau.


Un horreo



Port de El Pito


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